dimanche 16 octobre 2016

Repérage des cadeaux de noel

Coucou !

Celles et ceux qui me suivent sur d'autres réseaux sociaux savent que je suis assez égalitaire concernant le traitement homme-femme.
Si j'apprécie qu'on me tienne la porte quand j'arrive, je la tiens pour celui qui vient, homme ou femme. Et je tente d'éduquer mon fils de la même manière. J'estime que les hommes et les femmes ne sont pas identiques sur le plan physiologique, et j'éduque mon fils vis a vis de sa physiologie. (Par exemple : mets la bien vers le bas quand tu fais pipi, j'ai pas envie d'éponger derrière toi ! ).

En revanche pour tout ce qui touche au reste, je fais au mieux, et je n'hésite pas à remonter les bretelles de ceux qui disent à mon fils que c'est pas beau de pleurer pour un garçon. (Pour deux raisons : le mot "garçon", il a le droit de pleurer autant qu'une fille, et "c'est pas beau", je refuse qu'il cache ses émotions parce que ca rend moche). Je pense y réussir plutôt bien. Malgré la pression sociale pourrie que j'ai autour de moi, mon fils joue encore avec ce qu'il veut et comme il veut. En même temps il n'a que 3 ans.


Sauf que, à l'approche de Noël, à la télé, les pubs à destination des enfants se font de plus en plus présentes. On voit fleurir quantité de jouets divers et variés que l'on ne trouverait pas en rayon le reste de l'année. Faire la liste de Noël est déjà bien assez compliquée (âge, jouets qu'il a déjà, ce qu'il voudrait, ce que l'on ne veut pas en tant que parents), mais les industriels/commerciaux en rajoutent une couche en accrochant un genre aux jouets.

A la télé on ne voit que des filles jouer à la poupée. Exception faite d'une pub, ou c'est un garçon qui joue -avec une fille-, avec un poupon "malade". C'est la fille qui va le guérir ! Comme si le garçon était incapable par lui même d'administrer le "médicament" (accessoirement, l'utilisation de la tablette me gène un peu dans cette pub, comme si utiliser un outil numérique devenait nécessaire pour voir que le gamin à de la fièvre - quand tu vois la tronche du mien hier soir, tu SAIS qu'il a de la fièvre). On en revient à la petite fille qui sait mieux s'occuper du poupon. Si dans la vraie vie, ça ne m'aurait pas spécialement gêné de voir le jeu comme ça, ça me gène qu'à la télé, on ne dépasse pas les codes. D'autant que beaucoup de parents sont actuellement à l'affut de ce genre de "faute" compte tenu du contexte sexiste actuel.

Dans le même genre, une pub pour du maquillage. Bon, déjà, moi, personnellement, ça me gène de voir une petite fille de 4/6 ans maquillée. C'est personnel, je ne me maquille pas au quotidien, j'estime ne pas en avoir besoin pour exister ni pour que mes compétences soient reconnues. J'estime donc que les enfants ne devraient pas se maquiller non plus. Maquiller c'est déguiser la vérité. Cacher un défaut.  On dit bien "Maquillé comme une voiture volée". Je ne juge pas les gens qui se maquillent. On peut en avoir envie, on peut y être obligé. Les gens font ce qu'ils veulent. Je ne m'arrête pas à ça. Bref. Au delà de ça, ce qui m'a choqué dans la pub, c'est le texte. "Joue à te faire belle". Je cherche peut-être la petite bête.
Si tu ne te maquille pas, tu n'est pas belle.
Quand tu aura fini le jeu, tu redeviendra moche.
Se maquiller c'est jouer.
Je trouve ça chiant de se maquiller (encore une fois, c'est mon avis perso) - et de se démaquiller après - et imaginez donc de démaquiller des mômes d'un maquillage peinture qui ne s'en va pas au démaquillant.

Les professionnels du jouet en rajoutent des tonnes. Les parents ont beau râler contre la "théorie" des genres, les pro ne suivent pas la cadence et continuent de nous proposer des jouets sexistes à mort.

Nous nous faisions, le papa et moi, la réflexion ce matin qu'on voyait quand même beaucoup de pubs de jouets pour les filles, et pas beaucoup pour les garçon. La tendance va en s'inversant sur les adolescents. Suffirait-il de mettre un Nerf dans les mains du garçon et de le lâcher dans le jardin ? Je ne crois pas. Une fois sortie de l'enfance la fille ne penserait-elle qu'en terme de copines, sorties, fringues et maquillage ? Non plus.

Alors je ne sais plus quoi acheter à mon fils. Il a 3 ans. Il a déjà une montagne de cubes. En bois, en briquettes de construction. Il a des véhicules à revendre (dont la moitié en voiture rouge de chez Disney, avouons le). Assez de peluches pour ouvrir une école. Nous interdisons les armes à la maison, il les découvrira bien assez tôt ailleurs.
Au dela du renouvellement dvds, livres et puzzles, d'un vêtement sympa hors de prix, je ne sais plus quoi demander comme "jouet". Il faut que ça tienne 8 mois, jusqu'à ses 4 ans. Il a des jeux de société que nous n'avons pas encore ouvert car il n'est pas prêt. Je ne compte pas lui prendre une tablette enfant, pour l'instant la notre suffit. De toute façon il va à l'école 5/7 il n'a pas le temps de jouer à la tablette.
Les professionnels du jouet ne m'incitent pas à choisir leurs produits. Les vendeurs non plus, qui, quand ils me trouvent au rayon poupée, me disent "mais c'est le rayon des filles ici". Grr. Mon fils n'a pas le droit d'avoir son poupon ?

Autant j'aime le rose et le bleu, mais on enferme trop les deux séparément. Il serait peut-être temps d'afficher cette égalité que la France revendique.

mardi 11 octobre 2016

Je suis.

Cet article m'a été vaguement inspiré par d'autres que j'ai lu sur la toile ces dernières semaines. Celui du blog Alors voilà, sur les aidants. Celui d'une femme qui brise le tabou de la bouteille. Et par ma vie, tout simplement.


Je suis.

Je suis une copine qui adore gâter tout le monde. Voir ses amis, souvent, réunis autour de la table avec les mômes qui jouent plus ou moins (surtout moins d'ailleurs) tranquillement. Avec une table chargée de trucs nouveaux, bizarres ou de bonnes recettes bien ancrées dans les estomacs dont on ne peut plus se passer. Je suis la copine qui se déplace pour déménager. Celle qui répond présent pour gérer la grande pendant que la mère, gastro entérinée, passe la matinée dans la cuvette WC. Celle qui va venir tous les jours pendant 4 mois pour récupérer le môme à l'école le midi, le faire déjeuner, et le garder le mercredi. Celle qui répond toujours présent pour une virée entre fille. Parce que j'aime ça. Passer du temps pour et avec mes amis.
Je suis celle qu'on appelle à 23h pour savoir comment je fais ma tarte aux pommes. Ou comment on peut faire pour recoller deux morceaux de chaussons. J'ai toujours une idée sous le coude. Souvent bonne, parfois avec des résultats étranges. Celle qui prend sa filleule un week end entier alors qu'elle est malade, que son fils est malade et que sa mère sort de l'hôpital.

Je suis une maman. J'ai une petite crapule de 3 ans, qui vient de rentrer à l'école. La maman du petit garçon qui a attrapé une angine le premier jour d'école, qui se la traine depuis 5 semaine, angine qui s'est transformée en otite la semaine dernière. Qui se réveille donc 4 fois par nuits depuis 5 semaines pour gérer les réveils toussifs, les couches qui débordent, les peurs des monstres. La maman qui prépare le petit déjeuner, le déjeuner les jours sans classe, le gouter, le diner. Qui envoie à la douche, qui rappelle d'aller aux toilettes, qui éponge les accidents variés, qui fait un dernier calin le soir. Qui organise un anniversaire avec tous les copains alors que ce n'est pas le moment.
Je suis la maman geek qui revend une partie de sa précieuse collection de jeux vidéos pour pouvoir offrir un cadeau à son fil à noël.

Je suis une femme de. J'ai un compagnon. Je suis celle qui gère l'emploi du temps du boulot. Qui le concilie avec la vie de famille. Qui gère en même temps la vente de sa collection geek personnelle sur internet. Qui répond aux messages du boulot et des acheteurs. Qui gère la paperasse sécu, caf et handicap. Qui trie son courrier. Qui trouve le temps et l'argent pour lui faire un petit cadeau symbolique pour son anniversaire alors qu'on en a pas les moyens.

Je suis une fille. Fille de ma mère qui vit à la maison. Fille de celle qui a fait un AVC en juillet, restée 18 jours à l'hôpital. Fille de celle qui a refusé de faire ses séances de rééducation. Fille de celle qui est allée se faire hospitaliser 5 jours et qui est restée 15 jours de plus. Je suis une fille qui s'inquiète pour sa mère qui perd la vue. La mémoire. La motricité. Qui voit sa mère ne plus être capable de gérer la maison. Qui abandonne son travail prenant pour s'occuper de la maison à la place de sa mère. Qui est terrorisée à chaque trajet voiture parce qu'elle penche sacrément à gauche depuis qu'elle est rentrée. Qui s'est tapée le changement d'une roue sur une parking le matin même. Qui s'est tapée une altercation avec un *Biiip* qui ne voulait pas faire un constat pour une rayure sur sa caisse (genre ya que lui qui met des années à se payer une voiture ! et mon crédit sur 10 ans, il sert à quoi ???). Qui s'est tapé les explications avec les flics parce que mossieur les a appelé alors qu'il était pas plus en règle que nous.
Je suis fille d'une mère irresponsable, irascible et malade (et parisienne). Je suis la fille qui va remettre 300 euros sur le compte de sa mère pour pouvoir passer le contrôle technique qui aurait du être fait il y a deux ans. Qui se fait la paperasse sécu, caf, mutuelle, assurances et banques.


Je suis... Je suis moi. Femme de tout juste 30 ans. Qui aimerait devenir auto-entrepreneur et qui aimerait vendre ses créations cartes et albums pour vivre. Je suis une femme qui voudrait publier son premier roman. Je suis celle qui s'occupe de sa maison du garage au grenier. Du ménage, du linge, de la vaisselle. De la paperasse, des factures, de la tenue des comptes, de la gestion des vêtements de tout le monde. Je suis celle qui a fini par attraper l'angine de son fils, qui se retrouve avec un combo sinusite et qui est aphone depuis deux jours. Celle qui est super crédible pour s'énerver contre un mec balèze sur un parking pour une tôle rayée. Qui ne peut pas répondre au téléphone alors que c'est le boulot qui appelle pour confirmer une date de formation. Celle qui s'énerve après son mec parce qu'elle lui a demandé de trouver un taxi conventionné pour sa mère et dont le mec vient lui demander à quel numéro il doit appeler (si j'avais un numéro, je l'aurais noté non ??? ). Celle qui gère le diabète réçent de son aïeule et ses sautes d'humeur. Qui ouvre la porte à la voisine agée, qui s'ennuie seule dans sa grande maison devenue prison.
Je suis une femme qui reçoit le cadeau d'anniversaire qu'elle s'est payée avec une enveloppe qu'elle avait reçu pour l'occasion. Un cadeau qu'elle trouve magnifique. Le symbole d'une personne qui se bat tous les jours pour y arriver et qui réussi. Pas beaucoup, juste un peu. Mais un cadeau qui remonte le moral.


Aujourd'hui, ma mère vient d'avoir 72 ans. Elle est diabétique. Elle a du cholestérol et une tension élevée. Sa pharmacopée quotidienne contient plus de boite de médicament que mon placard ne contient de boite de gâteaux pour la semaine. Aujourd'hui, elle a tapé dans un bitonio de travaux. Pneu crevé. Ensuite, elle a rayé la voiture d'un gars en sortant du parking. Alors qu'elle aurait pu s'en aller, elle est restée pour le constat. Constat qui a prit 15 mn à écrire, mais qui a dégénéré en 2h de merdes ++ dont tout le monde aurait pu se passer. Les deux brigades de gendarmes avaient sans doute autre chose à faire que de calmer un fou furieux qui aurait tapé sur le conducteur fautif si ça n'avait pas été une vieille.


Aujourd'hui, je regarde la montagne de vaisselle en retard. Le carton de jeux de collection que j'ai remonté de la cave pour les vendre. Le jardin qui n'est pas tondu. L'ébauche de la carte d'anniversaire qu'on m'a commandé il y a 3 semaines maintenant. La liste de tout ce que j'aimerais faire pour halloween et noel. Les factures de la cantine et des temps d'activité périscolaire.

Aujourd'hui je suis mère, femme et fille. Je suis "aidante" de ma mère dans le déni.

Mais aujourd'hui, je suis juste fatiguée. J'aimerais juste... je ne sais pas. Un coup de fil sympa. Une heure par semaine pour moi toute seule sans avoir à penser à prendre rendez-vous, à une facture ou un délai. Un copain qui passe à l'improviste avec une religieuse au café ou un morceau de pastèque (oui, je sais, c'est plus la saison). Je suis fatiguée. Aujourd'hui, le verre est vide et sec.



Demain, ça ira mieux.